Conseils de l'expert

Avant-propos

La rénovation énergétique est un terme maintenant bien connu des ménages et fréquemment utilisé dans la vie politique et publique, le but étant d’améliorer la performance de notre parc de logements vieillissants pour les rendre moins énergivores, car l’énergie se fait rare, chère et polluante. Par ces actions, nous luttons contre la précarité énergétique et nous réduisons notre empreinte environnementale à petite et grande échelle pour tenter d’atténuer les conséquences de nos modes de vies.
Quand on pense rénovation énergétique, il est coutumier de s’imaginer en période hivernale sous le froid et avec le chauffage, donnant lieu parfois à de l’inconfort et des factures importantes.
Conséquence de notre dérive climatique, les périodes de canicules n’échappent plus à cette raison, elles sont plus fréquentes et plus intensives que jamais, et contribuent ainsi à nous étreindre dans notre quotidien en tant que vecteur d’inconfort, voire, de dépenses énergétiques supplémentaires.
Au même titre que la rénovation énergétique, Il nous faut urgemment repenser nos habitudes et nos choix pour tenter d’adapter nos logements à ces périodes.
Ce « conseil d’expert » vous propose une première approche de ce sujet pour tenter d’en comprendre les enjeux et le raisonnement.

Sommaire

Plusieurs axes d’améliorations sont à apprécier, du plus simple au plus ambitieux :

  • Les gestes et habitudes des occupants
  • Les petits travaux
  • Les travaux plus importants
  • Le bioclimatisme
  • Dernier recours : la climatisation

Les gestes et habitudes des occupants :

Sans investir d’argent ou d’importants moyens, nous pouvons déjà agir sur le confort de notre bâtisse à travers des gestes simples.

Le calfeutrage en journée :
Cela peut paraitre évident mais l’air plus chaud en extérieur à tendance à entrer dans votre logement, entrainant montée de température et inconfort.
Il est donc important de veiller à ce que vos fenêtres soient fermées en journée, il peut être également intéressant de fermer les volets (battants ou roulants) pour améliorer ce rempart et limiter l’apport solaire.
ATTENTION : Même en période estivale, la ventilation de votre logement doit rester suffisante pour assurer une qualité de l’air intérieur convenable, qu’il s’agisse d’une VMC ou d’une ventilation « naturelle », veillez à ne jamais obstruer les dispositifs d’arrivées ou d’extractions de l’air, été comme hiver.

L’utilisation d’appareils émetteurs de chaleur :
L’aspirateur, l’éclairage, le four, le sèche-linge, etc. dégagent de la chaleur lors de leur utilisation, ce qui conduit inexorablement à une montée de la température intérieur.
Il sera donc préférable d’attendre le début ou la fin de journée pour ces activités.

L’aération nocturne :
Pour permettre d’évacuer la chaleur accumulée durant la journée, vous devez mettre en place, la nuit, un renouvellement de l’air le plus « traversant » possible.
Quand la température extérieure sera revenue au niveau de celle à intérieur, au matin, il sera temps de calfeutrer à nouveau votre logement.

Le choix des couleurs :
Dans le cas où vous entreprenez des travaux de peinture, l’installation d’un abri de jardin etc., il est recommandé d’opter pour des couleurs clairs, qui réfléchissent les rayons du soleil et donc, luttent contre l’accumulation de chaleur, à l’inverse des couleurs sombres.

Le ventilateur/brasseur d’air :
40 fois moins consommateur d’énergie que la climatisation, ils permettent de créer un mouvement d’air qui améliore grandement le confort des occupants, ils peuvent être coupler à un brumisateur ou une serviette humide pour en améliorer l’efficacité.

Le choix des matériaux :
Le choix des matériaux a son importance, notamment aux abords de votre logement. Evitez les éléments à forte inertie (qui vont stocker de la chaleur et la restituer progressivement ensuite), tels que la pierre, le béton, le goudron, etc. (voir volet sur le bio climatisme).

Les travaux plus importants :

Si votre budget vous le permet, les bons choix de travaux pourront à coup sûr vous faire gagner en confort et vous permettre une économie d’énergie quelle que soit la saison.

L’isolation thermique :
L’isolation de l’enveloppe du bâtiment et notamment de la toiture/combles perdus, ainsi que des murs extérieurs, permettra de contenir la chaleur en dehors du volume habitable. Sur cette problématique, il est préférable de choisir des isolants biosourcés et denses qui auront un temps de déphasage plus élevé que les isolants minéraux ou pétrochimiques, vous permettant ainsi de bénéficier d’un confort intérieur durable.
Il est important de rappeler que l’isolation d’un logement doit être portée au plus près du volume habitable.

Exemple : si vous avez des combles perdus, vous devez privilégier une isolation de ces combles (au sol du grenier) et non, une isolation de la toiture elle-même, car la chaleur pourra tout de même se transmettre du grenier aux pièces de vie situées en dessous à défaut d’isolant. Cette logique est valable en période hivernale également.

L’étanchéité à l’air :
Comme nous l’avons établi précédemment, une maitrise de l’air est un vecteur important de la lutte contre la surchauffe des bâtiments.
Si vous avez pour projet de réduire les entrées d’air parasites ou d’isoler votre logement par l’intérieur, la recherche d’une bonne étanchéité à l’air, par exemple, avec l’installation d’une membrane « pare vapeur » sera un allié précieux et permettra de garder la fraicheur acquise la nuit durant, d’une manière plus efficace.
Nota : La recherche d’étanchéité à l’air doit nécessairement s’accompagner d’une attention particulière portée sur la ventilation mécanique contrôlée. Celle-ci doit être correctement dimensionnée et équilibrée pour permettre une ventilation homogène et continue, en l’absence de quoi, le logement et ses occupants seront exposés à de potentiels désordres tels que moisissures, exposition aux monoxydes de carbones et autres polluants présents dans l’air.

Le bioclimatisme :

Meilleur allié pour permettre de concilier confort, écologie et économie ; le principe est simple : penser l’habitat avec la nature et les phénomènes naturels pour en tirer le meilleur.

L’aménagement paysagé :
Comme évoqué précédemment, la recherche d’éléments pouvant concourir au rafraichissement des abords du logement (ombrage, faible inertie, choix des couleurs, humidité…) à un vrai intérêt, ainsi, des arbres dotés de feuilles caduques (qui tombent en automne et repoussent au printemps) permettra de bénéficier d’ombre et de fraicheur en été, et laissera traverser les rayons du soleil l’hiver.
La présence de végétaux en périphérie participe activement à cet effet en créant des ilots de fraicheur, laissant passer le vent et retenant l’humidité.

La conception de la maison :
Si vous avez pour projet de construire votre futur logis ou que vous cherchez à en acquérir un, il sera important de veiller à ce que sa conception soit la mieux pensée possible.
Ainsi, il serait intéressant de limiter le nombre d’ouvertures orientées Sud. Même en bénéficiant d’une très bonne protection solaire, une baie vitrée sera en moyenne, 5 fois plus conductrice de chaud ou de froid qu’un mur aux normes (BBC).
Surventiler les parties exposées au soleil par des revêtements : toiture/mur avec une lame d’air (bardage ou sur-toiture), combles perdus isolés avec grilles de ventilation…) ce qui permet de dissiper rapidement la chaleur accumulée dans les parties exposées avant qu’elle n’atteigne la paroi principale.

Le puit Provençal (puit Canadien) :
Pouvant s’inscrire dans une logique bioclimatique et dans celle des travaux plus importants, cette solution est simple : faire profiter le logement de la fraicheur du sol en été en faisant passer de l’air à travers un conduit enterré, qui permettra de le rafraichir et de le distribuer dans les pièces de vie.

Dernier recours, la climatisation :

La climatisation, réversible ou non, est un système électrique permettant d’obtenir un air conditionné, c’est-à-dire, une atmosphère contrôlée pour que les occupants puissent bénéficier d’un confort optimum.

Pourquoi en dernier recours ?
Ces appareils, même les plus performants, sont gourmands en énergie et contribueraient à augmenter vos dépenses dans ce domaine, mais également, à grande échelle, concourent à l’augmentation de la demande en électricité de pointe là où historiquement la sollicitation est faible, ce qui permet en pratique l’entretien des systèmes de productions (centrales électriques).
Cette installation peut être judicieuse dans le cas de mise en échec des solutions « douces » citées précédemment ou dans le cadre du maintien à domicile des publics fragiles et sensibles mais ne doit être en aucun cas une solution à choisir par défaut.
Comme peut l‘illustrer l’expression « chauffer la rue » quand la décision est prise d’installer un système de chauffage performant dans une bâtisse qui ne l’est pas, l’installation d’une climatisation devra s’opérer après recherche ou confirmation de la performance énergétique du bâtiment.

Conclusion

Quel que soit votre problématique, il sera bien important d’en comprendre les causes depuis les comportements humains jusqu’aux questions architecturales.
La mise en place de solutions graduées permet de diminuer les phénomènes qui sont à l’origine de la surchauffe d’une habitation en été et de hiérarchiser les solutions à mettre en œuvre, de la plus logique et moins couteuse aux travaux les plus ambitieux.
Dans tous les cas, les conseillers.ères en rénovation énergétique « France-rénov’ » sont à votre disposition pour vous accompagner dans votre projet à la maison de l’habitat du Doubs.