Conseils de l'expert

Le chauffage est un poste important de dépense dans les logements : il représente, selon l’ADEME, les deux-tiers des consommations énergétiques d’un foyer, avec des disparités importantes entre les différents systèmes de chauffage, l’âge et les besoins des bâtiments.

Réduire les besoins et améliorer l’efficacité énergétique

Dans un projet de rénovation, avant d‘envisager l’installation ou le remplacement d’un système de chauffage, il faut d’abord privilégier les travaux d’isolation (murs, toitures, sols) et d’étanchéité à l’air du logement.  Cette première étape sur l’enveloppe du bâtiment, quelle que soit l’énergie de chauffage envisagée ensuite, aura pour objectif d’améliorer l’inertie du bâtiment et d‘en limiter les déperditions énergétiques. Ces travaux d’isolation et d’étanchéité à l’air permettront de réduire les besoins d’énergies, de mieux dimensionner le futur système choisi et impactera le montant des travaux à prévoir.

Pas d’isolation sans ventilation

Un logement bien isolé sera d’avantage étanche à l’air et à l’humidité. Ce confinement de l’air intérieur peut générer l’apparition de certaines pathologies dans votre logement liées à l’accumulation d’humidité mais aussi dégrader la qualité de l’air intérieur en concentrant les polluants (radon, CO, CO², COV…).

En parallèle de ces travaux d’isolation et d’étanchéité, il est donc important d’installer, d’adapter ou de faire vérifier votre système de VMC (ventilation mécanique contrôlée). La VMC simple-flux a pour unique fonction de renouveler l’air vicié de la maison (humidité, bactéries…) grâce à un ventilateur qui extrait l’air intérieur et le rejette dehors. La VMC double flux a quant à elle une double mission : le renouvellement de l’air plus la récupération de chaleur. Le débit d’extraction de la VMC doit être adapté au volume d’air à renouveler et les entrées d’air aux fenêtres des pièces sèches (si VMC simple flux) doivent être suffisantes pour le bon fonctionnement de votre VMC.

Crédit image : ADEME

Agir sur la production de chaleur

En rénovation, si vous réutilisez le réseau existant de votre ancien chauffage, prévoyez un désembouage du circuit pour assurer le bon fonctionnement des émetteurs et avoir une répartition homogène de la chaleur. L’installation ou la rénovation d’un système de chauffage est aussi l’occasion de réfléchir à un système de production d‘eau chaude sanitaire totalement indépendant du chauffage : chauffe-eau solaire individuel ou chauffe-eau thermodynamique.

En construction neuve ou en cas de rénovation importante des sols, si cela est techniquement possible, privilégiez les systèmes et les émetteurs basse température type plancher chauffant. La basse température pour le chauffage offre plusieurs avantages : un confort accru (le sol est tiède avec une chaleur douce et homogène, comprise entre 20°C et 35°C) et un meilleur rendement pour votre système de chauffage central ; notamment pour une chaudière condensation ou à une pompe à chaleur. En comparaison, un radiateur « classique » à haute température fonctionne avec des températures d’eau comprises entre 50°C et 70°C.

Dans la mesure du possible, il est intéressant de séparer la production d’eau-chaude sanitaire de celle du chauffage pour que votre système de chauffage puisse être coupé l’été. Vous pouvez prévoir un ballon sanitaire mixte accolé à votre chaudière, qui fonctionnera l’hiver en cascade avec la chaudière et permettra l’été, grâce à une résistance électrique, d’être autonome du système de chauffage.

Après ces réflexions liminaires sur votre projet, quel système de chauffage est-il possible d’installer ?
Le mois prochain, notre conseil d’expert portera sur les systèmes de chauffage performants et écologiques.