Insertion paysagère des bâtiments agricoles, suivez le guide…

“…Le paysage appartient à celui qui le regarde” (Upton Sinclair)

Vous avez en projet la construction d’un bâtiment agricole dans le département du Doubs. Ce petit guide peut vous aider dans vos réflexions et vos démarches pour concrétiser votre projet tout en respectant les paysages.

En premier lieu, il est nécessaire de lister vos besoins et les exigences auxquelles sera soumis votre projet :

  • le paysage : relief, climat, couvert végétal, repères, couleurs, formes, ambiances…
  • l’architecture : pour les projets supérieurs à 800 m2 de surface de plancher, le recours à un architecte est obligatoire.
  • l’énergie : dans un objectif économique et écologique, privilégier les énergies renouvelables.
  • l’environnement : gestion des effluents, mise aux normes des exploitations, particularités écologiques du secteur, raccordements à l’électricité, à l’eau potable
  • l’urbanisme : la présence d’un document d’urbanisme, d’un site classé, inscrit ou remarquable peut s’appliquer à votre exploitation.
  • les contraintes zootechniques et économiques : nombre de bêtes à loger, quantité de fourrage à stocker, type de construction, organisation du bâtiment (aire paillée, logettes…), système de stockage des effluents (fumière, fosse à lisier), évolution de l’exploitation…

Et pour mener à bien un projet de bâtiment, il faut s’entourer de personnes compétentes et prendre des conseils objectifs et avisés. Vous pourrez provoquer une réunion sur le terrain avec votre architecte, le CAUE et la Chambre d’agriculture.


Composer avec le paysage

Chaque lieu révèle un paysage unique avec des caractéristiques particulières. Les bâtiments agricoles doivent s’enraciner dans leur paysage, qu’ils s’implantent dans le village, à proximité de celui-ci ou bien encore en rase campagne.

Pour choisir le terrain d’implantation du bâtiment, différents critères paysagers seront à prendre en compte :

  • La topographie des lieux : un terrain accidenté est souvent beaucoup plus contraignant qu’un terrain plat. D’une façon générale, éviter les terrassements et essayer de retrouver des talutages proches de la pente du terrain naturel. Dans cet objectif, les longs bâtiments seront implantés parallèlement aux courbes de niveau. Autant que possible le dénivelé du terrain sera mis à profit dans la construction.
  • La végétation existante (forêts, haies, bosquets, arbres isolés…) : elle est utile aussi bien comme protection que comme éléments favorisant l’insertion du bâtiment.
  • Les vues lointaines et rapprochées sur le site : en zone très exposée à la vue, le bâtiment sera irréprochable.
  • La qualité du sol : éviter les zones marécageuses, les terrains en cuvette, les terrains instables, les périmètres rapprochés de captage d’eau potable.
  • L’orientation du terrain : se protéger au mieux des vents dominants tout en profitant d’une ventilation naturelle optimale. Rechercher un ensoleillement maximal l’hiver.
  • Le bâti existant : construire dans la continuité du bâti existant, respecter l’orientation des faîtages, les volumes et les couleurs des constructions en place.
  • L’organisation du parcellaire : la forme de la parcelle déterminera en partie la forme du bâtiment (une parcelle étroite imposera un bâtiment étroit).
  • La présence des réseaux (chemins, routes, eau, électricité) : la présence de tous les réseaux à proximité du site évitera de coûteux travaux de viabilisation. Quand cela est possible, enterrer les lignes aériennes.
  • Les ambiances : couleurs, formes et textures du bâtiment se rapprocheront le plus possible de celles du paysage local (teintes dominantes sur toute l’année comme par exemple le vert clair des pâturages ou le vert foncé des forêts).

Il faudra éviter de construire sur les lignes de crêtes, en fond de vallée ainsi que dans des paysages très ouverts (sans haie, ni bosquet).
Le cas idéal ? Un bâtiment installé sur un terrain plat, adossé au sud d’un pli naturel du terrain et/ou d’une masse végétale, disposant de suffisamment de place pour une extension à moyen ou long terme et facilement accessible. Prendre en compte la topographie.


Concevoir un bâtiment…

Une fois le programme établi, le terrain choisi, vous pouvez réfléchir avec votre concepteur sur le projet de bâtiment.

Volumétrie

Autant que possible, utiliser des volumes réduits, bas et fractionnés (de façon à briser l’effet de masse). Éviter les formes trop complexes et privilégier celles plus simples, aux proportions harmonieuses.

Percements et ouvertures

Un percement sert non seulement à faire entrer de la lumière mais aussi à cadrer des vues. Les percements rythment les façades, les équilibrent, accentuent des effets de barres ou créent des impressions de verticalité. Pour toutes ces raisons,le percement doit se composer avec l’ensemble du bâtiment.

Toitures

Elles sont souvent les parties les plus visibles du bâtiment et se doivent donc d’être discrètes. Opter pour une toiture dont la couleur fait référence aux tuiles à proximité des villages. En site isolé, une toiture végétalisée ou de couleur sombre (mate ou satinée) s’harmonisera avec l’environnement végétal. Éviter de mettre des éléments translucides en toiture. Le cas échéant, veiller à une disposition esthétique de ces derniers : pas de saupoudrage mais une disposition en bande horizontale continue. D’une façon générale les toitures auront avantage à être plus sombres que les façades.

Le soubassement en pierres renforce le caractère agricole du bâtiment.

Mise en œuvre du bois.

…fonctionnel, esthétique et économique

Matériaux de façades

Autant que possible, utiliser des matériaux constructifs en référence au patrimoine agricole de la région :

  • en soubassements : le bois empilé, le béton brut teinté(si finition soignée), la brique ou le parpaing soit enduits à la chaux, soit recouverts de bardage.
  • en bardage : le bois (avantages thermiques, acoustiques, écologiques) ou l’acier thermolaqué de couleur sombre RAL 8014, 5008, 6003, 7006 ou 7022). Le bois peut être posé de différentes manières (à l’horizontal, à la verticale, à claire-voie…). En extérieur, il doit être utilisé brut dans un choix d’essences imputrescibles (mélèze, châtaignier, chêne, douglas ou robinier …), ou traité classe 3 (traitement fongicide et insecticide).
  • en menuiseries et huisseries : le bois, le métal (acier ou aluminium) le PVC de couleur foncée (gris, brun ou noir) ou le mixte bois/PVC (notamment pour les laiteries).

Soigner les abords de l’ensemble des bâtiments

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