Conseils de l'expert

En 2022, en France, le gaz naturel reste – encore – l’énergie la plus utilisée pour se chauffer, juste devant l’électricité (convecteurs électriques et pompes à chaleur). Si l’installation de nouvelles chaudières à fioul est interdite depuis 2022, d’autres solutions performantes existent : chaudière à biomasse (bois, granulés), système solaire thermique, pompe à chaleur géothermique ou aérothermique, poêle à buches ou granulés, etc. En matière de production de chauffage, il n’y a pas de solutions « miracle », chaque système a ses intérêts et ses défauts : investissement, coût à l’utilisation, facilité d’usage, impact écologique.

Le bois sous toutes ses formes

Actuellement, le bois bûche reste l’énergie la moins chère pour se chauffer. Énergie locale, renouvelable et non émettrice de gaz à effet de serre (la combustion du bois ne rejetant dans l’atmosphère que le CO2 capté par l’arbre au cours de sa vie), le bois est un très bon combustible, quelle que soit la forme sous laquelle on l’utilise : bûches, granulés (pellet), plaquettes forestières, etc.

Les chaudières à bois actuelles, équipées d’un ballon d’hydro accumulation, offrent une réserve d’eau chaude et une bonne autonomie. Elles permettent, avec une flambée par jour voire parfois moins, de chauffer efficacement l’ensemble du logement. Elles s’adaptent sur le réseau de chauffage central existant.

Les chaudières à granulés, équipées d’un silo à chargement manuel ou automatique, offrent plus d’autonomie que le bois bûche, avec moins de manutention et de très bons rendements de fonctionnement. La production de granulés départementale et régionale en fait une énergie locale (Attention ! Vérifiez bien la provenance de vos pellets) mais les tensions récentes sur les prix les rendent plus chers à l’usage que le bois bûche.

Les chaudières à bois déchiqueté (ou plaquettes forestières) ont longtemps été réservées à des gros bâtiments à usage collectif mais des modèles moins puissants peuvent aussi s’adapter aux logements. Fonctionnant avec des plaquettes forestières, ce combustible est particulièrement économique à l’achat. Certains modèles mixtes peuvent fonctionner avec des combustibles très variés : bois déchiqueté, granulés, copeaux, résidus végétaux, etc.

Le bois et les granulés peuvent aussi être utilisés dans un insert ou un poêle, offrant un appoint écologique et économique à votre chauffage central. Dans un logement très performant, bien isolé, le poêle peut même devenir le mode de chauffage principal.

Il existe certains poêles à bûches ou granulés qui, en plus de chauffer la pièce où ils se trouvent, peuvent être reliés au chauffage central de la même manière qu’une chaudière. Ce sont les poêles bouilleurs, appelés aussi poêles hydro. Ces derniers devront être équipés d’un ballon tampon pour une meilleure autonomie. D’une manière générale, bouilleur ou non, il est conseillé de privilégier des poêles dits « étanches », équipés d’une entrée d’air indépendante.

La nouvelle star des systèmes de chauffage

Système autonome et sans stockage, la pompe à chaleur connait un succès important ces dernières années. En consommant de l’électricité pour son fonctionnement, elle va puiser les calories dans le sol ou l’air extérieur pour les distribuer à l’air intérieur (pompe à chaleur air-air) et/ou à l’eau du circuit du chauffage central (modèle air-eau ou sol-eau).

En s’appuyant sur les propriétés physiques d’un fluide frigorigène, la pompe à chaleur va permettre de démultiplier l’énergie produite et offrir un bon rendement par rapport à un chauffage électrique direct par convecteurs ou une chaudière électrique, solutions électriques peu performantes.

Le rendement réel des pompes à chaleur aérothermiques (air/air ou air/eau) pour le chauffage va dépendre de la température extérieure et peut donc varier d’une région et d’un hiver à l’autre selon la rigueur climatique. Ainsi, dans une maison non isolée et située en altitude, l’aérothermie offrira des rendements médiocres et un coût élevé à l’usage.

Les systèmes géothermiques, en puisant les calories dans un milieu stable comme le sol ou une nappe phréatique, offriront des rendements réguliers dans le temps et meilleurs qu’en aérothermie. Toutes les pompes à chaleur pour le chauffage central auront de meilleurs rendements lorsqu’elles sont utilisées sur des émetteurs basse température type plancher chauffant.

Le soleil, première source d’énergie

Le système solaire combiné (SSC) est une installation solaire thermique qui permet de produire à la fois l’eau chaude sanitaire et le chauffage d’un logement en valorisant l’énergie solaire, gratuite et disponible. Le chauffage solaire peut couvrir entre 40 et 60 % des besoins de chauffage d’un foyer selon sa localisation géographique, y compris dans les régions froides et bien ensoleillées, où la période de chauffage est plus longue. Pour utiliser l’énergie solaire, des capteurs doivent être installés sur le toit ou à proximité de la maison. La surface de capteurs sera adaptée aux besoins en chaleur. Elle dépend donc de la localisation de la maison, de son niveau d’isolation et de sa taille.

Avec le chauffage solaire, il est obligatoire de prévoir un appoint de chauffage pour les journées moins ensoleillées. Cet appoint peut être indépendant, assuré par un insert, un poêle ou bien couplé au système solaire combiné, via une chaudière ou une pompe à chaleur qui prend le relais automatiquement et apportera le complément de chaleur nécessaire en absence de soleil.

Le mois prochain, retrouvez notre conseil d’expert sur un tout autre thème : “Jeunes : trouvez votre premier logement”.